On utilise de plus en plus fréquemment des modèles de microsimulation pour projeter une population et le Canada ne fait pas exception. Statistique Canada à développé un modèle dynamique de microsimulation nommé LifePaths dans un langage de programmation spécialisé pour la conception de ce type de modèle appelé Modgen. LifePaths est un outil puissant sur lequel nous avons basé notre programme de recherche, conjointement avec Dr Janice Keefe de Mount Saint Vincent University, et qui a comme objectif de projeter les besoins de la population âgée Canadienne en terme de services à domicile de longue durée jusqu’en 2031 et les besoins en terme de ressources humaines qui s’y rattachent. En plus de variables comme l’état matrimonial, le réseau familial et le mode de vie, le futur état de santé des personnes âgées, est une variable importante, mais intrigante. Précédemment, les probabilités de transitions de la variable « état de santé » étaient seulement en fonction de l’âge et du sexe, mais maintenant nous allons utiliser le nouveau module de santé qui se trouve dans LifePaths qui considère plusieurs autres variables explicatives comme l’état matrimonial, l’éducation etc. et qui utilise les données longitudinales provenant de l’Enquête nationale sur la santé de la population. Nous allons donc présenter ici nos projections de personnes âgées Canadiennes selon leur état de santé, car nos précédentes recherches ont démontrées l’importance de cette variable dans l’organisation d’une société vieillissante et les comparer avec ceux de neuf pays européens qui forment un groupe de recherche axé sur l’avenir des conditions de vie des personnes âgées en Europe (Future Elderly Living Conditions in Europe - FELICIE). Les principaux résultats de cet article sont premièrement de produire, avec de nouveaux scénarios de santé, de nouvelles estimations pour les personnes âgées canadiennes de 75 ans et plus. Deuxièmement, nous allons présenter une analyse comparative avec les données européennes qui, selon nous, va être très utile pour l’élaboration et l’amélioration des politiques concernant le bien être des personnes âgées canadiennes.
Des indices de prix et de quantité, calculés à partir de données nouvellement accessibles de 1992 et 2004, sont utilisés dans l'analyse des dépenses en services médicaux dans la province de l'Ontario (Canada). L’indice de prix de ces derniers a augmenté moins rapidement que la tendance générale de l'inflation et l’indice de quantité représente la plus grande partie de l’augmentation des dépenses des médecins. Les indices de quantité suggèrent des gains substantiels des services offerts par habitant, particulièrement chez les adultes d'un certain âge. Ils révèlent aussi une augmentation de la productivité des médecins légèrement plus élevée que les hausses observées dans la plupart des secteurs de l'économie.
Objectifs: Cette étude a deux objectifs majeurs. Premièrement, de tester l'hypothèse que
la hausse de l’inégalité des revenus est positivement associée à un mauvais état santé de
la population en se basant sur de nouvelles données collectées autour des années 2000.
Deuxièmement, d'examiner la relation entre l’inégalité des revenus et l’état de santé au
cours du cycle de vie en portant une attention particulière aux personnes du troisième âge
pour qui, normalement, le revenu baisse de manière importante.
Modèle: Des techniques de corrélation ont été utilisées pour évaluer les relations entre
l’inégalité des revenus (coefficients de Gini) aux âges 0+, 25+, 65+, 75+, 85+ et
l'espérance de vie à ces âges respectifs (0, 25, 65, 75, 85) en fonction du sexe, avant et
après avoir tenu compte du revenu moyen de la population. Les analyses ont été
conduites à l'aide de deux séries de données: celle des 18 pays les plus riches et celle des
28 pays les plus riches et les plus pauvres.
Sources des données: Cette étude se base sur des coupes transversales internationales sur
les revenus et l'espérance de vie collectées autour des années 2000 tirées de la
“Luxembourg Income Study” et de l'annuaire démographique des Nations-Unies.
Résultats: Au sein des pays riches, les effets négatifs de l’inégalité des revenus sur
l'espérance de vie à la naissance deviennent insignifiants une fois que l’on contrôle pour
le revenu absolu: le coefficient de corrélation passe de -0.603 à -0.207 pour les hommes
et -0.605 à 0.024 pour les femmes. Une tendance similaire est observée pour le groupe
des 25 ans. Par contre, les effets deviennent de plus en plus positifs et significatifs pour
les répondants du troisième âge, en particulier pour les hommes, indépendamment de la
prise en compte du revenu moyen de la population ou du pays considéré.
Conclusions: Ces nouveaux résultats ne confirment pas l’existence de l'hypothèse de
l'inégalité des revenus et de la santé. La relation entre l’inégalité des revenus et
l'espérance de vie à un jeune âge dans les pays riches peut être expliqué par les effets
confondants du revenu absolu moyen. Pour les aînés, les données contredisent
complètement l'hypothèse de départ. Plus de recherches sont nécessaires pour
comprendre les mécanismes entraînant une association positive entre l’inégalité des
revenus et l'espérance de vie à un âge avancé.
Cette étude examine les différences de l’état de santé entre les immigrés de la première génération et les personnes nées au Canada partageant les mêmes origines ethnico culturelles et à quel point ces différences reflètent les comportements sociaux structurels et relatifs à la santé. Les données 2000/2001 de l’enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes montrent que les immigrés de la première génération de race noire ou d’origine française semblent être en meilleure santé que leurs homologues nés au Canada, alors que l'opposé est vrai pour ceux d'origines sud asiatiques, chinoises, européennes du sud et de l'est et juives. Les Asiatiques et les Arabes occidentaux ainsi que d'autres groupes d’asiatiques sont en meilleure santé indépendamment de leur pays de naissance. Les différences entre l’état de santé des personnes d’une même origine ethnique nées à l’étranger et au Canada convergent généralement une fois que sont prise en compte les facteurs sociodémographiques, l’état de santé subjective, et le style de vie. Les implications par apport à l’élaboration de politiques et programmes de promotion de la santé sont discutées.
Puisque que la notion de retraite est à la mode dans la pensée populaire et dans les études académiques, il serait utile de définir un concept analytiquement pertinent que l’on puisse mesurer avec précision afin de comparer les tendances à travers le temps et les différents groupes de population. Cet essaie revoit et évalue les différents concepts et mesures qui ont été proposés, en considérant les regroupements reflétant l’absence ou une participation réduite à la population active, les bénéficiaires de prestation de retraite, les emplois de fin de carrière, le statut de retraite auto-évalué, ou d’une combinaison de ces caractéristiques. La conclusion est qu’il n’existe aucun consensus pour aucune de ces mesures. Au contraire, de nouvelles mesures continuent d’être proposées afin de mieux prendre en compte les raffinements du concept mesurables dans les séries de données nouvellement parues, compliquant davantage les comparaisons possibles. Ce large éventail de définitions reflète les problèmes pratiques derrière la notion de retraite: c’est essentiellement un concept qui se définit par la négative, une notion qui regroupe ce que les gens ne font pas – à savoir, qui ne travaille pas. Une approche plus positive viserait à se concentrer sur que les gens font, en particulier sur les activités non marchandes qui sont socialement productives, même si ces dernières ne contribuent pas au revenu national tel qu’il est conventionnellement mesuré.
Le but de cet article est d’examiner ce que des tentatives majeures de réforme durant les présidences de Bill Clinton et de George W. Bush révèlent au sujet des possibilités de changement dans le domaine des politiques sociales aux Etats-Unis. Plus précisément, pourquoi les présidents Clinton et Bush furent-ils en mesure d’atteindre leurs objectifs dans certains secteurs tout en subissant de cuisantes défaites dans d’autres secteurs? Dans un premier temps, de puissants obstacles institutionnels dans les secteurs des retraites (Sécurité Sociale) et de l’assurance santé expliquent largement les défaites subies par les projets les plus ambitieux de chacun de ces deux présidents. Dans un second temps, les réformes qui connurent le succès eurent lieu dans un contexte institutionnel plus favorable. Cependant, l’analyse révèle la nécessité d’explorer en détail les idées stratégiques des acteurs politiques en tant qu’elles interagissent avec les institutions et les politiques publiques existantes.
Cet article tente de démontrer qu'une hausse de l'âge de la retraite de 65 à 67 ans ou plus, une des politiques de réforme du régime des retraites les moins populaires, est politiquement réalisable si les principaux partis forment une grande coalition, qu'elle soit formelle ou informelle. Il souligne que les règles institutionnelles et les normes en place, particulièrement par apport à la finalité des politiques relatives au pension, facilitent la formation d'une grande coalition et renforcent l'autonomie des gouvernements vis-à-vis des syndicats. Plus précisément, en restreignant certaines politiques instrumentales clés afin de répondre aux pressions fiscales, elles permettent aux partis politiques de considérer l'option controversée, à savoir l’augmentation de l'âge de la retraite, et de s'engager dans un discours de coordination à propos de la nécessité de ce changement et des limitations des réformes alternatives envisageables. Cet argumentaire implique que le succès d'une réforme de l'âge de la retraire ne dépend pas de la concertation entre le gouvernement et les syndicats. En examinant le processus de prise de décision et l'agenda fixé par l'Allemagne entre le milieu des années 1990 et 2007, cet article démontre que les gouvernements augmentent l'âge de la retraite seulement lorsqu’ils sont dans un environnement qui prévient l'augmentation des taxes et la baisse des allocations. Ils peuvent ainsi mettre en place des réformes encore plus profondes, non seulement par apport à l'âge normal de retraite, mais aussi par rapport à l'âge minimum d'éligibilité qu'il s'agisse des régimes de retraite des secteurs public et privé.
Les soins de santé à domicile au Canada ont subi une restructuration majeure au milieu des années 90. Cette dernière a entraîné plus de flexibilité pour les organismes de santé et d'insécurité pour leurs travailleurs. Cet essai examine les conséquences sur la santé physique et émotionnelle résultant de la flexibilité accrue des employeurs et de l'insécurité ressentie par les travailleurs de soins de santé à domicile. Pour ce qui est de la stabilité émotive, notre attention se portera sur le stress alors que pour la santé physique, notre attention se portera sur les troubles musculosquelettiques. Les données ont été recueillies à partir d'un sondage des travailleurs de soins de santé à domicile dans une ville de taille moyenne de l’Ontario au Canada. Les données ont été analysées séparément pour 990 travailleurs à domicile et 300 employés de bureau.
Parmi les travailleurs de terrain, les résultats démontrent qu'aucunes des mesures de flexibilité et d’insécurité objectives ne sont associées au stress ou aux troubles musculosquelettiques, contrôlant pour les effets liés aux autres facteurs. Cependant, les facteurs de flexibilité et d’insécurité subjectives, c'est-à-dire le sentiment d'insécurité lié au marché du travail, sont positivement et significativement associés au stress. Parmi les travailleurs de terrain, lorsque le stress est inclus dans l'analyse, ce dernier catalyse les effets de la flexibilité et d’insécurité subjectives avec les troubles musculosquelettiques. Parmi les travailleurs de bureau, aucun des facteurs de flexibilité et d’insécurité objectives n’est associé au stress, en revanche, ce dernier est associé de manière positive et significative au sentiment d’insécurité lié au travail dû à des facteurs de flexibilité et d’insécurité subjectives. Parmi les travailleurs de soin de santé à domicile, les gardes sont associées négativement et de manière significatives aux troubles musculosquelettiques. Le sentiment d'insécurité lié à l'emploi engendre le stress et se traduit par des troubles musculosquelettiques. Le sentiment d'insécurité envers le marché du travail est positivement et significativement associé avec les troubles musculosquelettiques chez les travailleurs de bureau dans le secteur des services de soins de santé à domicile. Dès lors, les décideurs politiques dans le secteur des soins à domicile devraient prêter davantage attention au sentiment d’insécurité ressentie par les travailleurs afin de réduire les problèmes de santé au travail liés au stress et aux troubles muscolosquelettiques.
Consacré au Canada, ce texte explore les aspects politiques de la réforme de la protection sociale dans deux secteurs d’activité: les pensions de vieillesse, particulièrement la Régie des rentes du Canada, et l’Assurance-emploi (autrefois connue sous le nom d’Assurance-chômage). Empruntant à l’institutionnalisme historique et aux travaux sur les rapports entre les idées et le changement dans les politiques publiques, le texte explique les différences majeures qui existent entre ces deux secteurs. L’analyse suggère que les facteurs institutionnels comme le fédéralisme expliquent certaines des différences entre les secteurs et les programs à l’étude. Mais, pour compléter cette analyse, le texte souligne également les conséquences politiques de certains changements dans les idées et les croyances des décideurs, qui varient d’un secteur à l’autre. En d’autres mots, les facteurs institutionnels et les facteurs idéationnels se combinent pour produire des formes spécifiques de changement. En général, ce texte suggère que les chercheurs peuvent tracer une distinction analytique claire entre les facteurs institutionnels et idéationnels avant de les combiner pour expliquer des épisodes spécifiques de changement politique. Sur le plan méthodologique, le texte démontre également l’intérêt des comparaisons systématiques entre des secteurs d’activité différents appartenant au même pays.
Les politiques d'après-guerre et les débats qui s’en sont suivis avaient deux objectifs: réduire la pauvreté des personnes âgées et renforcer la sécurité économique du «travailleur moyen» après son départ à la retraite. Bien que nous soyons bien renseignés sur la première question, la deuxième a reçu moins d'attention en raison de l'insuffisance des données. Nous profitons d’une base de données longitudinales unique construite à partir des déclarations d'impôt des canadiens (le DAL) pour examiner les taux de remplacement du revenu des retraités Canadiens par rapport à leur situation économique à la mi-cinquantaine. En 2005, le revenu de remplacement des retraités âgés de soixantequinze ans qui se situaient au milieu de la distribution des revenus à l'âge de 55 ans (au début des années 1980) collectaient entre 70 et 80 pour cent de leur revenu 20 ans plus tôt. Ce chiffre se situe dans le haut de la fourchette (65 à 75 pour cent) que les experts considèrent généralement "adéquat" pour que les retraités aux revenus moyens puissent maintenir le niveau de vie dont ils jouissaient avant leur départ à la retraite. Cependant, nous observons aussi qu'il existe des variations considérables entre les taux de remplacement. Environ un quart des individus aux revenus moyens âgés de 75 ans percevaient des revenus de retraite inférieures à 60 pour cent des revenus qu’ils percevaient à la micinquantaine. Ce résultat s’explique par les différences d'accès aux revenus provenant de fonds de pensions privées. Nous avons également examiné si le taux de remplacement des revenus des cohortes de retraités les plus récentes ont augmenté ou à baissé mais nous n’avons détecté que peu de changements. Enfin, nous rapportons des résultats concernant la stabilité des revenus pendant les années de retraite. Nous observons une baisse de l'instabilité des revenus familiaux d’une année à l’autre aussi bien dans les familles aux revenus faibles qu’élevés à mesure qu'elles vieillissent, en raison principalement de l'effet stabilisateur des sources de revenus provenant des régimes de pension publics.
Des fonds publics de garantie des prestations de retraite ont été introduits dans plusieurs pays afin de protéger les membres des régimes de retraite privés de la perte éventuelle de leurs revenus dans le cas où ces derniers n’étaient pas suffisamment provisionnés et que l'entreprise décidait d’y mettre fin. La plupart de ces régimes d'assurance font face à des difficultés financières et, par conséquent, des réformes sont discutées ou mises en oeuvre. La théorie économique suggère que ces régimes d’assurances risquent de faire face à des problèmes de sélection adverse et d’aléa moral. Dans cette note, nous testons une prédiction théorique: les plans garantis par un régime d’assurance public devraient être davantage investis en actifs risqués. Notre test exploite les différences des régimes d'assurance mise en place dans les juridictions canadiennes. Nous trouvons que par apport à des plans similaires ne bénéficiant pas de garanties, les plans de retraite garantis investissent 5% de leurs actifs en plus en actions.
Le cancer du sein est une des causes principales de mortalité chez les femmes canadiennes. Cependant, la détection précoce par la mammographie améliore considérablement le taux de survie. En conséquence, les directives nationales préconisent le dépistage biennal pour les femmes asymptomatiques âgées de 50 à 69 ans. Malheureusement, beaucoup de femmes ne suivent pas ces recommandations, en particulier dans les zones rurales. Ce rapport examine l'ampleur des variations régionales au sein et entre les provinces canadiennes à partir de nouveaux indicateurs ruraux plus précis basés sur les zones d'influence économique. Nous observons que la probabilité de ne jamais avoir effectué une mammographie de dépistage au cours des deux dernières années est nettement plus faible chez les femmes les plus éloignées des grands centres urbains. Ce résultat est obtenu après le contrôle des caractéristiques socio-économiques et démographiques, la concentration de médecins et de spécialistes dans la région de résidence et si la femme a un médecin de famille régulier. La prise de conscience de la nécessité d'un dépistage régulier apparait comme une raison importante expliquant les différences observées entre les zones rurales et urbaines. Nous observons également que les différences du recours à la mammographie observées entre les zones rurales et urbaines varient considérablement entre les provinces canadiennes.