Cet article analyse les choix de portefeuille des familles hispaniques biparentales à partir des données du «Survey of Income and Program Participation (SIPP)». Nos résultats indiquent que les couples hispaniques en tant que groupe sont moins riches que les couples de race blanche autrement identiques, bien qu'il demeure des variations substantielles entre les différents groupes d'origine hispanique. Une grande partie des différences observées entre les choix de portefeuille des couples de race blanche et des couples hispaniques semble provenir du faible niveau de richesse de ces derniers. Lorsque l’on tient compte des différences de richesse, les couples hispaniques détiennent moins d'actifs financiers que les couples de race blanches mais davantage de biens immobiliers.
La majorité de la littérature sur la migration interne au Canada s'est principalement concentrée sur les déterminants de la migration, par opposition à ses conséquences. Cependant, il est très probable que ces flux migratoires aient des répercussions profondes sur la répartition et la redistribution des revenus entre les différentes régions. Ces répercussions pourraient être encore plus importantes chez les seniors, car leurs relocalisations impliquent le transfert de province à province de leurs épargnes telle leurs pensions, leurs investissements de retraite, et tout autre supplément de revenu. En utilisant des méthodes proposées par Plane (1999), nous examinons le mouvement des revenus non-salariaux des seniors canadiens en appliquant des versions basées sur le revenu de l'efficacité démographique et de l'efficience. L'analyse repose sur les données du recensement 2001, et se concentre sur la population des seniors (âgé de 60 ans et plus en 2001), considérant trois types de revenu: (i) la Sécurité de la Vieillesse et les Suppléments de Revenu Garantis; (ii) Le Régime de Pension du Canada/Québec; et (iii) les revenus d'investissement de retraite. En plus d'évaluer l'importance de la répartition des revenus, l'impact de la migration primaire, de retour, et secondaire sur la répartition du revenu régional est également évalué, en illustrant l'importance de la migration de retour pour expliquer la dimension spatiale du transfert des revenus.
La réforme canadienne de l'impôt sur le revenu de 1988 a remplacé une exonération d'impôt pour le conjoint par un crédit d'impôts non- remboursable. Cette dernière réduisit l'interdépendance du régime fiscal: après la réforme, le taux marginal effectif d'imposition du «premier dollar» des salariés secondaires n'était plus lié au taux marginal d'imposition de leurs conjoints. Dans la pratique, le taux marginal effectif d'imposition du «premier dollar» des femmes dont les maris déclaraient des revenus élevés a été fortement diminué. En utilisant des estimateurs de différence du deuxième degré, nous trouvons une augmentation significative de la participation au marché du travail des femmes dont les conjoints rapportent des revenus élevés.
Adoptant une perspective historique et comparative, ce texte explore l'idée d'« ownership society » telle que formulée par le président américain George W. Bush. En prenant cette idée au sérieux, il est possible de comprendre en quoi elle est profondément ancrée dans le répertoire culturel américain, tout en offrant un discours néo-libéral cohérent qui vise à construire la nécessité de réformer les programmes sociaux existants dans le sens d'une dépendance accrue envers l'épargne et la propriété individuelles. Bien qu'enracinée dans le répertoire américain, l'idée d'« ownership society » du président Bush s'inspire d'un modèle étranger: le « capitalisme populaire » de Margaret Thatcher, qui constitue une autre célébration de la propriété individuelle. Analysant le thatchérisme avant de se pencher sur le débat entourant l'idée d'« ownership society » du président Bush, cet article souligne la relation entre le rôle des idées et des facteurs institutionnels dans l'élaboration des politiques publiques.
En utilisant l'Enquête sur les dépenses alimentaires des familles canadiennes en 1996 croisée au fichier canadien sur les éléments nutritifs, nous identifions séparément les quantités de nourriture consommées des montants dépensés en nourriture et testons l'hypothèse du revenu permanent/cycle de vie sur de véritables données de consommation. Nous démontrons que le plus faible montant des dépenses en produits alimentaires des ménages consécutif à une période de chômage ou à la prise de la retraite (précédemment rapportée dans la littérature), ne se traduit pas par une alimentation plus pauvre. La prise de calories ainsi que les sources principales de l'alimentation des ménages ne semblent être affectées par les changements de situations professionnelles de ces derniers. Nous constatons que les ménages sans emploi ou à la retraite substituent les repas pris au restaurant à l'achat de nourriture à consommer à la maison. De plus, à l'aide de l'enquête sur l'emploi du temps des Canadiens en 1998, nous observons que les personnes sans emploi consacrent davantage de temps à la préparation de repas. Enfin, nous trouvons peu d'éléments nous permettant de soutenir que les ménages sans emploi et à la retraite substituent les « repas tout prêts » aux plats préparés à partir d'aliments de base.
Les coûts associés aux pertes d’emploi involontaires présentent un intérêt considérable pour les chercheurs et les décideurs économiques. Nous évaluons la mesure du coût du déplacement du travail à l’aide de données sur les dépenses des ménages. Une enquête longitudinale canadienne de travailleurs ayant subi une cessation d’emploi nous permet de comparer la croissance de la consommation des ménages qui ont connu un licenciement permanent à un groupe de référence composé de ménages provisoirement mis à pied dont la date de rappel est connue. Etant donné que les employeurs fournissent une assurance à ces derniers, ces employés constituent un groupe bénéficiant d’une assurance tous risques contre les chocs consécutifs à une perte d’emploi. Nos estimations montrent que les licenciements permanents entraînent une baisse de la consommation moyenne de 4 à 10 pour cent. Les travailleurs les plus âgés et les travailleurs avec de nombreuses années d’ancienneté subissent des pertes proches de la borne supérieure de cet intervalle.
Cet article examine le vieil adage qui suggère que les ménages jouissant d’un revenu permanent plus élevé épargnent une fraction plus importante de leur revenu. Une complication majeure pour évaluer empiriquement la relation entre revenu permanent et taux d’épargne est de construire une mesure crédible du revenu permanent. L'enquête canadienne sur les dépenses des familles (FAMEX) nous offre des données exceptionnellement fiables sur le taux d’épargne des ménages et des instruments potentiels permettant de construire une mesure du revenu permanent. Notre analyse empirique révèle que l’estimation de la relation entre taux d’épargne et revenu permanent est sensible au choix des instruments utilisés pour approximer le revenu permanent. Néanmoins, nos estimations préférentielles indiquent qu’à l’exception des ménages les plus pauvres (qui n'économisent simplement pas), les taux d’épargnes ne différent pas sensiblement entre les différents groupes de revenu permanent.
Cet article étudie les inégalités de revenu au cours des dernières étapes du cycle de vie (45 ans et plus) ainsi que les systèmes mis en place pour les contrôler. Deux hypothèses sont testées : (i) L’amplitude des inégalités de revenu diminue avec l’âge parce que les revenus de transferts sont plus également répartis que les revenus du travail; (ii) En raison du caractère progressif des prestations publiques, les pays dotés de systèmes de protection sociale plus généreux sont mieux à même de lutter contre les inégalités de revenu aux âges élevés.
L’analyse est fondée sur les données du Luxembourg Income Study et compare différents groupes d’âge dans sept pays de l’OCDE (Canada, Allemagne, Pays Bas, Norvège, Suède, Royaume-Uni, Etats-Unis). Les deux hypothèses sont validées par les données. Plusieurs conclusions sont tirées à la lumière de nos résultats.
Cet article présente une nouvelle classe d’indices du coût de la vie et une méthode non paramétrique pour estimer ces derniers. Les indices les plus courants peuvent être considérés comme des fonctions agrégatrices des approximations des indices du coût de la vie auxquels chaque consommateur est confronté. L'indice des prix à la consommation (IPC) est la moyenne pondérée des approximations du premier ordre de l'indice du coût de la vie de chaque individu. Cette approche nous inquiète pour trois raisons. D'abord, il n’est pas démontré qu’elle repose sur des bases solides dans le cas où les agents sont hétérogènes (comme ils le sont clairement.). Ensuite, elle s’appuie sur un calcul de la moyenne pondérée des dépenses qui sous représente l'expérience des ménages pauvres par apport aux plus nantis. Finalement, elle est dépendante des approximations du premier ordre des indices individuels du coût de la vie ignorant ainsi les possibles effets de substitution.
Cet article présente un indice du coût de la vie à « échelle commune », qui se définit comme l’échelle unique de pondération des dépenses individuelles qui maintient le niveau du bien- être social constant suite à une variation du niveau général des prix. Notre approche se base sur une formulation explicite du bien-être social et nous permet d’assigner une pondération différente aux coûts engendrés par les ménages riches et les ménages pauvres. Nous offrons également une solution unique au problème du choix de la fonction du bien-être social dans le cas où les pondérations seraient indépendantes des dépenses des ménages. Nous montrons que les indices communément utilisés, tel l’IPC, représentent des cas particuliers de l’approximation de premier d'ordre de notre nouvelle classe d’indices. Nous présentons également une méthode non paramétrique nous permettant d’estimer les approximations de second ordre (qui prennent aussi en compte les effets de substitution).
Dans le groupe des 65 ans et plus, la part des revenus du travail perçu par les 1% des mieux nantis est passé de 30% en 1982 à plus de 60% en 2002. Cette tendance est régulière, relativement uniforme à travers toutes les provinces et ne semble pas avoir été provoquée par la baisse du taux d'imposition marginal le plus élevé en 1988. Par conséquent, notre série temporelle apporte peu d'évidence supportant qu'une diminution du taux d'imposition marginal puisse avoir des effets permanents considérables sur l'offre globale de travail de cette catégorie d'âge. Par ailleurs, il est de même peu probable que cette période puisse mettre en évidence les effets de la réduction du programme de la Sécurité de la vieillesse ou de la récupération fiscale du Supplément de revenu garanti sur l'offre globale de travail de ces derniers, puisque les revenus perçus par les 1% des mieux nantis sont supérieurs au palier de revenu d'admissibilité à ces programmes.
Les projections concernant les besoins futurs pour les services de maintient à domicile de longue durée sont habituellement réalisées en tenant compte des structures d'utilisation actuelles ainsi que de la croissance du vieillissement de la population. Une évaluation exacte de cette demande s'avère beaucoup plus complexe puisque la répartition des incapacités au sein de la population âgée est en constante évolution et que les changements familiaux structurels influencent les besoins d'aidants. L'objectif de cet article vise la projection de taux annuels de croissance entre 2001 et 2031 du besoin d'aide formelle et informelle à l'endroit des aînés du Québec. On y examine également les implications en terme de politiques suscitées par la demande croissante pour les aidants naturels. En employant le modèle de micro-simulation LifePaths de Statistique Canada, ces projections combinent les taux d'incapacité ainsi que la disponibilité potentielle d'aidants naturels informels. Les auteurs concluent qu'à long terme, il sera impossible de répondre aux besoins des personnes âgées sans améliorer les systèmes de soutient formel à leur disposition.
Les mythes entourant la « génération X » sont multiples. L'un des plus courants est celui de la génération sacrifiée. En effet, les individus composant ce groupe ont souvent eu un parcours plus sinueux, en comparaison avec celui d'autres générations. Mais qu'en est-il vraiment ?, Qui sont-ils en réalité ? La présente étude dresse un portrait, non seulement de la génération X dont les membres sont nés entre 1965 et 1975, mais aussi de celle qui la suit la génération Y qui eux sont nés entre 1975 et 1985. Plus précisément, cette analyse fait ressortir certains points marquants du comportement des X et des Y dans la société québécoise d'aujourd'hui. Cette étude abordera notamment les thèmes de la famille, de leur attitude face au marché du travail et de l'épargne. Pour bien comprendre l'ampleur des différences observées, tout au long de l'analyse, ces deux groupes seront comparés à leurs prédécesseurs, les baby boomers [lesquels sont divisés en deux sous groupes, les vieux boomers (1945- 1954) et les jeunes boomers (1955-1964)]. Les résultats issus de cette analyse sont multiples. On y apprend, entre autres, que les X et les Y ont des comportements assez différents de ceux des baby boomers. Dans l'ensemble, la situation des ces deux générations est nettement moins confortable que celle des baby boomers. Cependant, ont apprend aussi que la situation des jeunes boomers, dans certains domaines, n'est pas très éloignée de celle des X. Cependant, les X devront faire une préparation importante en vue de leur retraite.
L'évolution du marché du travail dans le contexte du vieillissement de la population au cours des dernières années a engendré de nombreux changements en ce qui concerne les sources de revenu des retraités. Plus particulièrement, cet article examine les phénomènes de diversification et de privatisation des sources de revenu chez les retraités canadiens pour la période 1980-2002 à l'aide d'analyses menées à partir de l'Enquête sur les finances des consommateurs (EFC) et de l'Enquête sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR). Cette étude a utilisé le concept de revenu individualisé, basé sur la famille économique, afin de prendre en compte les économies d'échelle et le partage des revenus. Une évaluation de la composition des sources de revenu a été réalisée en distinguant cinq catégories : les transferts gouvernementaux nets, les prestations du RPC/RRQ, les pensions privées, les revenus de placements et le revenu du travail. Les situations des femmes âgées vivant seules et des immigrants âgés ont fait l'objet d'analyses distinctes dans le but de déceler certaines particularités chez ces deux groupes vulnérables. Les résultats de cette recherche démontrent que la composition du revenu des aînés a subi plusieurs modifications. Par ailleurs, les sources de revenu des personnes âgées se sont substantiellement diversifiées et privatisées au cours de la période étudiée. Ces ajustements s'avèrent nécessaires afin de surmonter les obstacles éventuels occasionnés par le vieillissement démographique qui risquent de perturber les systèmes de pensions.
Cet article utilise l’expérience naturelle issu de la reforme fiscale de 1986 pour évaluer l’incidence d’une réduction de la période d’acquisition des droits de pension sur la mobilité des travailleurs américains couverts par un régime de pension à prestations déterminées. Nous appliquons des méthodes de différence des différences sur les données du Survey of Income and Program Participation pour estimer l'impact de cette réforme sur le groupe affecté. Nos résultats suggèrent que la réforme n'a eu aucun effet significatif sur la mobilité volontaire du travail du groupe de traitement. Nos résultats sont robustes à l'utilisation de différents groupes témoins et estimateurs de différence des différences.
Nous estimons un modèle collectif de consommation des ménages en utilisant des données sur la satisfaction financière provenant du Panel Communautaire des Ménages (ECHP). Nos estimations suggèrent que les individus vivant en couple bénéficient de rendements d’échelle dans leur consommation se situant dans la limite supérieure des estimations rapportées dans la littérature. Nos résultats suggèrent également que la part du revenu des ménages généré par le partenaire féminin détermine de façon significative sa part de consommation dans le ménage dans la plupart des pays que nous avons examinés.
Cet article repose sur une analyse de cohorte pour examiner l'importance relative des différents facteurs qui permettent d’expliquer la variation du nombre d'heures passées à offrir des soins directs par les médecins généralistes (MG) canadiens sur la période 1982-2002. Les cohortes sont définies par l’année de l’obtention du diplôme de docteur en médecine. Parmi les médecins généralistes hommes, nos résultats suggèrent que l'âge a peu d’effets sur les heures passées à offrir des soins directs, particulièrement parmi les médecins âgés 35 à 55 ans; nous ne trouvons aucun effet de cohorte significatif; nous observons cependant un déclin séculaire des heures passées à offrir des soins directs tout au long de notre période d’observation. Nos résultats indiquent que les médecins généralistes femmes travaillent en moyenne moins d'heures que les hommes; l’âge apparaît comme un facteur important pour expliquer les heures passées à offrir des soins directs; nous n’observons aucun effet de cohorte et peu de variations séculaires du nombre d’heures moyennes passées à offrir des soins directs. Entre le début des années 80 et le milieu des années 90, il apparaît que le changement de comportement des médecins généralistes hommes a contribué davantage à la baisse globale des heures passées à offrir des soins directs que la proportion croissante du nombre de femmes médecins généralistes.
Cet article examine la sensibilité du choix de portefeuille des ménages aux incitations fiscales en s'appuyant sur une importante réforme fiscale qui affecta les rendements après impôt et le coût de l'endettement d'un grand nombre de ménages. Notre analyse repose sur une base de donnée longitudinale exceptionnelle couvrant les deux années antérieures et postérieures à la reforme. Nos résultats empiriques suggèrent que les ménages remanient leurs portefeuilles dans le cas de l'élimination progressive de la déductibilité partielle. En particulier, les actifs rémunérés lourdement imposés sont utilisés au remboursement des crédits hypothécaires. En outre, nous constatons que les impôts ont un impact significatif sur la diversification du portefeuille des ménages même après la prise en compte des effets de l'hétérogénéité non observée.
L'existence d'un « effet de l'immigrant en bonne santé » - où les immigrants sont en moyenne en meilleure santé que la population autochtone - est maintenant un phénomène bien accepté. Plusieurs explications concurrentes ont été avancées pour expliquer ce phénomène comme l'existence de programmes de dépistage systématique des pays d'accueil, de saines habitudes de vie avant la migration suivie de l'adoption progressive des nouveaux comportements (moins) sains du pays d'accueil, et l'autosélection des immigrants où les personnes en meilleure santé et en moyenne plus riches tendent davantage à devenir des migrants. Afin d'expliquer l'effet de l'immigrant en bonne santé, nous explorons les deux dernières hypothèses en examinant les résultats sur la santé, des comportements liés à la santé, et des caractéristiques socio-économiques des immigrants provenant d'un large échantillon de pays d'origine aux Etats-Unis, au Canada, au Royaume Unis et en Australie. Nous trouvons un effet de sélection positif important parmi les immigrants de toutes régions d'origine en termes d'éducation. Cependant, nous trouvons également que l'autosélection fondée sur des caractéristiques non observables est une déterminante importante de la meilleure santé des immigrants récents.
La mission de Développement social Canada est de «renforcer les assises sociales du Canada en appuyant le bien-être des particuliers, des familles et des collectivités ainsi que leur participation au moyen de politiques, de services et de programmes axés sur le citoyen» (Développement social Canada 2005a). La notion de bien-être va au-delà du simple concept de « bonne santé » et inclut aussi toutes formes d'aptitudes physique, mentale et sociale (être en mesure d'assumer son rôle en société et de répondre de façon appropriée aux exigences de la vie quotidienne). Lors du vieillissement, les individus sont confrontés à plusieurs changements dans leur quotidien. Ils peuvent être amenés à prendre leur retraite, changer de résidence, perdre leur conjoint, devenir des aides familiaux, et/ou développer un problème de santé ou une invalidité. Ces changements, particulièrement quand ils se produisent dans un espace de temps rapproché, peuvent affecter leur bien-être et leur indépendance et les empêcher de continuer à être des membres actifs de la société.
Cet article offre un tour d'horizon de la recherche et documente nos connaissances sur les étapes majeures et les changements auxquels sont confrontés les seniors, leurs impacts, et les ressources disponibles ou nécessaires pour leur permettre de faire face à ces évènements avec succès au cours de leur vieillissement. On passera également en revue l'état de nos connaissances sur les possibilités, les carences ou les obstacles à l'accès aux programmes sociaux et prestations de services conçus pour aider les seniors à négocier avec succès les situations difficiles et les périodes de changements. Les questions abordées dans cet article comprennent la disponibilité, l'accès et les coûts liés au support de la communauté et aux services de soins à domicile.
Finalement, ce papier tentera de proposer des orientations potentielles de la recherche future dans l'optique de palier aux lacunes de nos connaissances actuelles. Compte tenu de l'étendue de cette littérature, nous nous sommes limités aux recherches publiées dans les journaux scientifiques et par Statistique Canada. Dans cette revue, nous avons donné la priorité aux recherches basées sur des études nationales, bien qu'il existe d'excellentes études de cas et d'études qualitatives qui apportent également des connaissances substantielles. Reconnaissant que la population des aînées est un groupe très hétérogène, cette revue examinera (quand la recherche le permettra) les différences en fonction des étapes du cycle de vie, et d'autres groupes cibles comme les femmes, les personnes invalides, les membres d'une minorité visible, les immigrants, les membres des Premières nations, les régions secondaires, les personnes à faible revenu, et les personnes seules. Notre revue de la littérature a mis en évidence que bien que nous disposions d'une information de base documentant un nombre important de changements dans la vie des seniors, il existe peu d'information sur les nombreuses étapes de leur cycle de vie ou sur les nombreux sous-groupes de la population.
Le présent projet avait pour but d'aider les gestionnaires et les responsables de politiques du système de santé à élaborer des politiques et des stratégies visant, d'une part, à recruter et à conserver les ressources humaines dans le secteur des foyers pour aînés et, d'autre part, à disposer d'une main- d' uvre satisfaite et en santé. Globalement, l'étude visait à répondre à la question suivante : Quelle incidence l'environnement de travail du personnel des foyers pour aînés et les caractéristiques de ce secteur d'activités ont-ils sur la satisfaction professionnelle, le stress vécu par les employés, leur santé physique et leur désir de rester en emploi? Dans le cadre de notre étude, nous avons utilisé une méthode mixte qui faisait appel à des données qualitatives et quantitatives. L'étude démontre que la restructuration et les changements organisationnels opérés dans le secteur des foyers pour aînés ont contribué à l'apparition des troubles de santé physique et mentale (notamment le stress professionnel et les troubles musculosquelettiques), de l'insatisfaction au travail et des problèmes de rétention. Parmi les facteurs qui contribuent à rehausser le niveau de satisfaction et la tendance à rester en emploi on peut nommer : le soutien de l'organisme et des pairs, le travail individuel avec les clients, le travail émotionnel (c'est-à-dire, l'intervention sur la vie émotive d'autrui), et la satisfaction vis-à-vis de l'horaire, de la rémunération et des avantages sociaux. Nous avons également étudié l'association qui existe entre, d'une part, la flexibilité en matière d'emploi et la précarité de l'emploi et, d'autre part, les troubles musculosquelettiques signalés par le personnel. Si nous avons constaté que le stress constitue une source importante de problèmes musculosquelettiques, nous n'avons par contre établi aucune relation entre ce type de problèmes et le fait d'avoir un emploi de type flexible (temps partiel ou occasionnel), un horaire souple et de vivre une situation précaire d'emploi.
Les études comparatives sur la santé révèlent de manière consistante que les Canadiens sont en moyenne en meilleure santé que les Américains. Comparer l'état de santé de la population générale au sein du Canada et entre le Canada et les Etats-Unis nous fournit des éléments clés permettant de mieux comprendre la distribution des inégalités dans ces deux pays. Le système universel d'assurance de santé du Canada diffère du système hybride des Etats-Unis : soin universel pour les seniors, assurance de santé privée pour un grand nombre d'individus, et absence de couverture ou couverture irrégulière pour d'autres. Ces deux pays sont également notablement différents concernant les inégalités liées au revenu et à l'appartenance ethno raciale. C'est dans ce contexte que cette étude compare l'importance relative des rapports entre les facteurs sociaux, économiques, et démographiques (sexe, âge, état civil, revenu, éducation, pays de naissance, et appartenance ethno raciale) et la santé des individus au Canada et aux Etats-Unis. Les analyses basées sur l'Enquête conjointe Canada/états-Unis sur la santé, 2002-2003, révèlent que les corrélations entre ces facteurs, en particulier le pays de naissance et l'appartenance ethno raciale, et la santé sont relativement plus fortes aux Etats-Unis, reflétant les différences à l'accès aux soins de santé et les inégalités ethno raciales entre ces deux pays. Les résultats de cette étude renforcent l'idée que l'accès universel aux soins de santé ainsi qu'une distribution plus équitable des autres ressources sociales protègent la santé de la population générale.